Renseigné chaleureusement par Jo et Pete, l'écovillage de Kaszonszek est devenu mon point de chute en Transylvanie, après confirmation par Arón que je pouvais passer par là. Après deux jours de stop, entrecoupés par un passage chez Gabi et Sara à Bucharest, je suis arrivé à Iacobeni, un des cinq villages formant la région de Kaszonszek. Arón m'accueille au sein de sa petite famille, complétée par Marta et leur petite fille âgée de 2 mois. Au même moment arrivent deux autres visiteurs, Imler et Csaba, un ami Hongrois de la famille et son fils. J'apprends que la Transylvanie est d'ailleurs plus hongroise que roumaine, les Hongrois vivant en majorité dans cette région montagneuse. Arón et Marta sont d'ailleurs, eux aussi, hongrois. Cette situation vient du fait que la Hongrie fut amputée d'une bonne partie de son territoire après la première guerre mondiale.
Le jardin est normalement le territoire de la femme. Marta ayant un sacré boulot depuis la naissance, un petit débrousaillage s'impose et on s'y colle Imler, Csaba et moi. Ensuite, nous découvrons sous un beau soleil de fin de journée les paysages superbes qui ont inspiré Arón. Un temps qui ne laisse pas présager du déluge de lendemain, qui manque de nous retenir dans le village où nous sommes allés rencontrer un violoniste traditionnel. Les averses de cette année sont les plus importantes jamais connues d'après les anciens. Elles ont provoqué de nombreux dégâts deux semaines avant mon arrivée. Pensant d'abord rester seulement 2 ou 3 jours, les discussions entamées avec Arón présagent d'échanges enrichissants, et je resterai finalement une semaine au sein de son foyer. Je passe les jours suivants principalement à travailler sur mon projet dans son bureau servant à la fois pour ces travaux d'architecture et pour l'accueil de visiteurs pour l'écovillage. Je me rends d'ailleurs compte que le projet d'écovillage est plus fait d'idées que de réalisations concrètes, qui sont encore à mettre en place. Mais les discussions que nous avons permettent en fait à chacun d'éclairer son chemin, ce qui me conforte dans « ma mission ». Je fais aussi la découverte de Tomasz et Agnès, couple vivant en Belgique. Tomasz est fabricant de kobos, instrument traditionnel de Transylvanie. Aucune formation n'existant pour cet instrument, Tomasz a créé son premier instrument à l'aveugle, et continue à réfléchir comment améliorer sa technique.
Un peu avant de partir, j'aurai l'occasion de visiter quelques sources d'eau minérale, gazeuse, ce qui est une découverte pour moi et s'explique par l'activité volcanique. La région regorge de telles sources de même que d'une grande variété de plantes médicinales, ce qui conforte Arón dans sa certitude que cette région est à préserver, dans son combat pour instaurer un nouveau mode de vie, basé sur le respect de la nature du lieu, la solidarité entre les habitants, et la force des traditions. Après l'American Dream, il est convaincu comme moi qu'un nouvel idéal est nécessaire, qui soit mobilisateur, pour allierla modernité dont rêvent les villageois et les modes de productions traditionnels, encore bien présents à Kaszonszek.
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