Le projet en quelques mots...

La situation actuelle dans le monde donne à réfléchir : crise alimentaire, crise de l’eau, crise financière, crise énergétique et environnementale,… le système dominant actuel qui prétend apporter des solutions globales donne des signes de dysfonctionnement profond. Pour identifier les causes de ces phénomènes, il est essentiel de les considérer ensemble, plutôt que de les voir comme des éléments isolé.

C’est ce que propose le jeu de la ficelle, créé par Daniel Cauchy et réalisé conjointement avec un panel d’ONG et d’associations belges sous sa forme définitive en 2007. A partir de l’exemple de l’alimentation, ce jeu de rôle décortique notre assiette, c’est-à-dire ce que mange un belge moyen, pour comprendre les implications sociales, environnementales et sanitaires du modèle agro-alimentaire qui façonne cette assiette. Par l’utilisation de l’approche éco-systémique, les liens entre tous les acteurs apparaissent par l’intermédiaire d’une ficelle et nous donne une vue d’ensemble assez préoccupante, qui ne peut que bousculer nos valeurs et nos croyances, et c’est alors à une remise en cause complète de notre société que ce jeu invite.

Au-delà de ce questionnement, le jeu propose d’entrer dans une action porteuse de changement. Un changement à notre échelle, mais s’inscrivant dans une perspective globale. Dans cet esprit, le mouvement de la simplicité volontaire, des groupes d’achat, des actions d’interpellation citoyenne, des villes en transition, de l’objection de croissance font partie du paysage alternatif occidental qui vise à relocaliser l’économie en remplaçant le bien par le lien. Bien que marginales, ces initiatives grandissent, évoluent, et suscitent de plus en plus d’intérêt. Ces initiatives ont également un point commun : elles partent de la base, n’ont pas comme objectif politique la prise du pouvoir, et visent à un respect de la vie.

Si ces solutions locales sont porteuses d’espoir, comment s’inscrivent-elles dans une perspective globale ? Parallèlement, comment s’organise-t-on ailleurs, dans un autre contexte et qu’est ce que ça peut nous apprendre sur nos propres réductions de la réalité, et sur notre capacité à collaborer efficacement ? En particulier, comment établir une justice internationale, défendant les peuples et non les quelques privilégiés que nous sommes…

C’est à ces réflexions que nous vous invitons à nous rejoindre lors de ce voyage, afin d’échanger sur nos expériences propres, créer du lien, et tenter ensemble d’obtenir une vision globale de ce qui se dessine actuellement, via nos initiatives particulières mais tellement semblables dans la recherche d’un monde plus juste.

Concrètement, cela se fera par l’étude d’un certain nombre d’initiatives, au moyen de grilles d’analyse que nous développons actuellement. Parallèlement, un travail plus théorique sera réalisé, afin de donner à ces initiatives un ancrage historique et épistémologique. Notre objectif à l’atterrissage est la création d’une nouvelle version du jeu de la ficelle, baptisée pour l’instant jeu de la ficelle n°2 qui, à la place de mettre en lumière le système en place, éclairera de façon critique les alternatives existant dans le monde et leur cohérence.

Notre objectif est donc de construire un outil pédagogique, explorant nos capacités d’action face aux crises actuelles. En présentant des alternatives variées dans le domaine de l’alimentation : démarches de souveraineté alimentaire, de créations techniques écologiques, de résistances à l’uniformisation et à l’exploitation, d’autonomies locales, nous voulons encourager l’émergence de nouvelles alternatives contribuant à un « ré-enchantement du monde ».